Oh !
Je voudrais tant que tu te souviennes
des jours heureux où nous étions amis.
En ce temps-là la vie était plus belle,
et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle.
Tu vois je n’ai pas oublié.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
les souvenirs et les regrets aussi.
Et le vent du nord les emporte
dans la nuit froide de l’oubli.
Tu vois je n’ai pas oublié,
la chanson que tu me chantais.
C’est une chanson qui nous ressemble.
Toi tu m’aimais,
et je t’aimais.
Et nous vivions tous deux ensemble.
Toi qui m’aimais,
et que j’aimais.
Mais la vie sépare ceux qui s’aiment,
tout doucement,
sans faire de bruit.
Et la mer efface sur le sable,
les pas des amants désunis.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
les souvenirs et les regrets aussi.
Mais mon amour, silencieux et fidèle,
sourit toujours et remercie la vie.
Je t’aimais tant tu étais si jolie.
Comment veux-tu que je t’oublie ?
En ce temps-là la vie était plus belle,
et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui.
Tu étais ma plus douce amie…
Mais je n’ai que faire des regrets.
Et la chanson que tu chantais,
toujours, toujours, je l’entendrais.
C’est une chanson qui nous ressemble.
Toi tu m’aimais, et je t’aimais,
Et nous vivions tous deux ensemble.
Toi qui m’aimais,
Et que j’aimais.
Mais la vie sépare ceux qui s’aiment,
tout doucement,
sans faire de bruit.
Et la mer efface sur le sable,
Les pas des amants désunis.

// L’ORDONNANCE
Poème ‘Les feuilles mortes’, écrit par Jacques Prévert autour de 1950.
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